La soutenance de la thèse de doctorat en Sciences économique ” Finance-dominated capitalism after “shadow banking”: Analytical, financial instability and macroeconomic implications ” de Héctor LABAT aura lieu le mardi 6 décembre 2022 au Campus Condorcet, Bâtiment de Recherche Sud, 8-10, rue des Fillettes, 93322 Aubervilliers Cedex, à partir de 14h30 en salle 4.023.
Le jury sera composé de:
– Jonathan MARIE, Université Sorbonne Paris Nord, Président du jury
– Esther DWECK, Universidade Federal do Rio de Janeiro, Examinatrice
– Nicolas PILUSO, Université Paul Sabatier Toulouse III, Rapporteur
– Jean-François PONSOT, Université Grenoble Alpes, Rapporteur
– Hélène TORDJMAN, Université Sorbonne Paris Nord, Directrice de thèse
– Ricardo SUMMA, Universidade Federal do Rio de Janeiro, Codirecteur de thèse
– Yamina TADJEDDINE, Université de Lorraine, Codirectrice de thèse
Un pot suivra la soutenance en salle 4.023.
Vous trouverez ci-dessous le résumé de la thèse en anglais et en français.
Abstract
This thesis aims at reassessing the analysis of shadow banking within the Keynesian and régulationist tradition of finance-dominated capitalism macroeconomics. The first part revisits the shadow banking literature to address the subject’s definition problem. Chapter 1 builds upon a semantic approach to reveal the polysemy of ‘shadow banking’. It identifies four main different characteristations of shadow banking among the fifty most cited publications within the literature, which are assessed quantitatively and qualitatively. Chapter 2 analyses whether the variety of ‘shadow banking’ characterisations stems from a theoretical issue. Based on a theoretical taxonomy of the literature, an examination of its relation to the characterisations’ attributes, and a ‘genealogy’ of the characterisations, the chapter concludes that the characterisations emerged as an orthodox theory’s fix to an anomaly – the GFC – or as a ‘regulatory perimeter’ defined by the international community of regulators. The second part reassesses the role of ‘shadow banking’ within the heterodox research agenda. Chapter 3 analyses the use of ‘shadow banking’ for political purposes to determine its prospects as an analytical category within different theoretical streams. It shows the different vested interests behind the use of the term ‘shadow banking’ concluding that, for most of the scientific and regulatory community, the term has already fulfilled its objective. Chapter 4 shows evidence for the abandoning of ‘shadow banking’ and puts forward a proposal for redefining the term within a conceptual framework that integrates the contributions of the literature into the traditional heterodox analytical framework for systemic risk. Finally, the third part brings the latter into the field of macroeconomics building on the finance-dominated capitalism literature and the case study of Spain (1998-2019). Chapter 5 provides a descriptive quantitative and qualitative assessment of the macro-structural changes within the Spanish economy linked to the growth of the financial sector. Chapter 6 offers a quantitative assessment of their relative impact on the pattern of growth using the supermultiplier demand-led growth accounting methodology. All in all, the evidence presented in this thesis suggests that heterodox economists must reassess their use of ‘shadow banking’ as an analytical category, whose main macroeconomic impact might not be found in private, but in public spending.
Résumé
Cette thèse vise à réévaluer l’analyse du shadow banking dans le cadre de la macroéconomie keynésienne et régulationniste du capitalisme dominé par la finance. La première partie revisite la littérature sur le shadow banking afin de répondre au problème de définition du sujet. Le chapitre 1 s’appuie sur une approche sémantique pour révéler la polysémie du concept de « shadow banking ». Il identifie quatre principales caractérisations du « shadow banking » parmi les cinquante publications les plus citées dans la littérature, qui sont évaluées quantitativement et qualitativement. Le chapitre 2 vise à déterminer si la variété des caractérisations du « shadow banking » résulte d’un problème théorique. Sur la base d’une taxonomie de la littérature, d’un examen de sa relation avec les attributs des caractérisations et d’une “généalogie” des caractérisations, le chapitre conclut que les caractérisations sont apparues comme une réponse de la théorie orthodoxe à une anomalie (la crise financière mondiale) ou comme un « périmètre réglementaire » défini par la communauté internationale des régulateurs. La deuxième partie réévalue le rôle du « shadow banking » dans le programme de recherche hétérodoxe. Le chapitre 3 analyse l’utilisation du « shadow banking » à des fins politiques, afin de déterminer ses perspectives en tant que catégorie analytique au sein de différents courants théoriques. Il montre les différents intérêts en jeu derrière l’utilisation du terme « shadow banking » et conclut que, pour la plupart de la communauté scientifique et réglementaire, le terme a déjà rempli son objectif. Le chapitre 4 montre les preuves de l’abandon du « shadow banking » et présente une proposition de redéfinition du terme dans un cadre conceptuel qui intègre les contributions de la littérature hétérodoxe sur le risque systémique. Enfin, la troisième partie introduit ce dernier dans le champ de la macroéconomie en s’appuyant sur la littérature sur le capitalisme dominé par la finance et sur l’étude de cas de l’Espagne (1998-2019). Le chapitre 5 fournit une évaluation quantitative et qualitative des changements macro-structurels de l’économie espagnole liés à la croissance du secteur financier. Le chapitre 6 propose une évaluation quantitative de leur impact relatif sur le modèle de croissance à l’aide de la méthodologie de comptabilité de la croissance tirée par la demande à supermultiplicateur. Dans l’ensemble, les preuves présentées dans cette thèse suggèrent que les économistes hétérodoxes doivent réévaluer leur utilisation du “shadow banking” en tant que catégorie analytique, dont le principal impact macroéconomique pourrait ne pas se trouver dans les dépenses privées, mais dans les dépenses publiques.