Expiré : 2023/02/08 – 8 février – prochaine séance de l’Atelier d’Économie Politique du CEPN – David Cayla

La prochaine séance de l’Atelier d’Économie Politique du CEPN aura lieu le mercredi 8 février, de 12h30 à 14h00.

Nous recevrons au cours de cette séance David Cayla, maître de conférences à l’université d’Angers, qui viendra nous faire une présentation sur le thème :

Le problème de la valeur en régime capitaliste : une approche institutionnaliste

Cette séance se déroulera en présentiel au Campus Condorcet, bâtiment Recherche Sud , 4e étage, salle 4.023, et sera hébergée sur la plateforme de visioconférence Avaya (accessible à partir de votre navigateur Web) via le lien suivant : https://spaces.avayacloud.com/spaces/633412070cbeec0cf130fcdb

Un résumé de la présentation est disponible ci-dessous. Cette présentation est basée sur le livre Déclin et chute du néolibéralisme, dont le deuxième chapitre est accessible au lien suivant :
https://filesender.renater.fr/?s=download&token=1a675c27-66bd-4231-9a14-a30ce2bfc4fe

En espérant vous y voir nombreux-ses.

L’équipe de l’Atelier d’Économie Politique.

 

Résumé :

“La logique actuelle, qui sous-tend la pensée économique et l’organisation des sociétés contemporaines, est fondée sur l’idée que la valeur doit être quantifiée de manière neutre, c’est-à-dire en recourant au « vote » des acheteurs et des vendeurs. Ainsi, les marchés ne sont pas considérés comme performants du fait qu’ils parviendraient à organiser correctement les transactions, mais parce qu’ils permettraient d’établir les étalons de valeur « neutres » échappant à l’action politique. Une fois les mécanismes de quantification soustraits aux responsables politique, ces derniers ont la possibilité de concevoir une multitude de scénarios prospectifs et effectuer des arbitrages « rationnels », fondés sur des calculs coûts / avantages.

Cette représentation de l’économie et cette manière d’organiser les choix collectifs sont-elles fondées ? Le calcul économique doit-il véritablement s’appuyer sur des prix de marché ? Ces questions sont d’autant plus importantes que les défis écologiques et sociaux actuels interrogent sur notre capacité à organiser l’ensemble de la société autour de grandeurs comparables entre elles. La pandémie de Covid, puis la crise énergétique, ont amené nombre de responsables à penser l’économie en y intégrant des considérations non quantifiables monétairement comme la défense de la souveraineté européenne et l’ambition de réduire notre dépendance vis-à-vis de puissances possiblement hostiles. De même, quantifier le prix d’un vaccin ou le coût d’un confinement durant la pandémie ne vont pas de soi. Or, raisonner économiquement en intégrant des dimensions politiques, stratégiques ou géopolitiques, ou bien estimer la valeur de la vie sociale en temps de pandémie, ne peuvent clairement pas se réduire à la mécanique de prix générés par des marchés en concurrence.

Cette communication entend porter deux messages. D’une part, elle veut montrer les limites des marchés à établir des prix pertinents et neutres ainsi que le professe la doctrine néolibérale. Les marchés sont en effet toujours l’expression de rapports sociaux et ne peuvent donc prétendre à la neutralité. De plus, ils véhiculent moins une information objective que des systèmes de croyances construits socialement. D’autre part, elle entend poser les principes d’une autre manière de définir la valeur et d’effectuer nos choix sociaux. Ainsi, plutôt que de chercher une quantification de la valeur qui soit neutre et détachée des considérations politiques, il est proposé de la définir de manière institutionnelle, en réencastrant les marchés dans la société, afin que la valeur soit définie collectivement et par l’ensemble des partie prenantes.”

Vous pouvez retrouver les interventions précédentes sur la chaîne Youtube du CEPN en cliquant ici.