La prochaine séance de l’atelier d’économie politique du CEPN aura lieu le mardi 26 mars de 12h30 à 14h en salle K301.
Nous recevrons à cette occasion Pauline Debanes (CEPN, INSEE) qui présentera son article “L’investissement des entreprises non-financières françaises se maintient-il grâce ou malgré la financiarisation? Estimation sur données de panel 1995-2016” .
Vous trouverez ci-dessous le résumé de sa présentation.
Résumé – Le taux d’investissement des entreprises non-financières françaises (ENF) connaît une trajectoire de croissance positive modeste mais constante depuis le début des années 2000 d’après les données de l’INSEE. Ainsi, en 2018, alors que les entreprises du CAC 40 distribuaient des dividendes records à leurs actionnaires (58 Mds €, +13% en glissement annuel), le taux d’investissement des ENF augmentait de 3,9% par rapport à l’année précédente. Dans un contexte d’austérité salariale et d’approfondissement de la financiarisation, cette spécificité française nous invite à questionner les transformations du comportement d’investissement des ENF au cours de ces deux dernières décennies.
Les études empiriques portant sur la financiarisation des ENF a mis en lumières les différences entre les firmes américaines et anglaises par rapport aux firmes d’Europe continentale. Ainsi, l’augmentation des transactions financières des ENF anglo-saxonnes (à la fois profits et charges) a eu un impact négatif sur leurs taux respectifs d’investissement ; pour leur part, les firmes d’Europe continentale tendent à réinvestir leurs profits financiers.
Ce papier propose dans un premier temps de confronter les faits stylisés sur le comportement des ENF issus de littérature internationale aux données agrégées françaises. Trois caractéristiques de la financiarisation des firmes françaises sont présentées: 1/ la part des intérêts nets et dividendes nets dans le profit a diminué depuis la crise de 2008 ; 2/ contrairement aux firmes américaines, l’émission nette d’actions est corrélée positivement à l’investissement en capital fixe ; 3/ la dernière décennie est marquée par une relation fortement négative entre la croissance de la rémunération des salariés et la part des profits distribués aux actionnaires et marchés financiers. Dans un deuxième temps, une fonction d’investissement conforme aux spécifications post-Keynésiennes est estimée sur un panel d’ENF tiré de la base FICUS/FARE sur la période 1995-2016.
Vous pouvez retrouver le programme du séminaire pour le second semestre ici.
Comme à l’accoutumée, des sandwichs, fruits et bouteilles d’eau seront à votre disposition.
En espérant vous y voir nombreux-ses.
Nicolas Pinsard pour l’équipe de l’Atelier d’économie politique.