Présentation de l’axe Macroéconomie Appliquée, Finance et Mondialisation (MAFIM)

 

Directeurs : Imen  Ghattasi et Francisco  Serranito

 

L’axe « Macroéconomie Appliquée, Finance et Mondialisation » (MAFIM) englobe  différentes thématiques liées aux questions de la macroéconomie internationale, l’économétrie financière, la régulation de la finance internationale, l’économie de la connaissance et l’impact du commerce international et des politiques économique sur la croissance.

 

Programmes structurants

 

1 – Politiques économiques et Performances macroéconomiques

Une première série de travaux  porte sur la modélisation des régimes de retraite dans les différents pays. L’impact du vieillissement démographique dans les pays en développement est étudié en utilisant des modèles à générations imbriqués. La question de  la relation existant entre la taille des systèmes de retraite et l’épargne nationale est aussi analysée. Une autre thématique aborde la question du choix des régimes de change et son impact sur le secteur bancaire et sur la croissance économique des pays en voie de développement. Enfin, la relation entre chômage et croissance est étudiée en combinant la littérature des modèles « search and matching » et celle de la demande effective.

 

2 – Finance de marché, Modélisation des risques et Régulation financière

Ce programme regroupe les travaux en macroéconomie financière et en finance de marché. Un premier thème aborde l’évaluation des risques systémiques et l’apparition de crises financières. A partir d’une analyse institutionnaliste du système financier, le rôle du « Shadow banking » durant la crise financière de 2007-2008 aux Etats-Unis et en Europe comme son impact sur l’accroissement des dettes et le développement de bulles financières sont étudiés. Un autre thème concerne l’étude des évènements rares en finance et la modélisation des actifs financiers au travers de la théorie du contrôle optimal stochastique. On s’intéresse au critère d’efficience et aux méthodes statistiques permettant de remettre en cause l’absence de mémoire des marchés. Enfin, la numérisation de l’économie impacte également le secteur financier de manière importante en modifiant les coûts de transaction ce qui permet le développement de nouveaux marchés. Une série de travaux sont ainsi menés pour analyser le marché du Bitcoin représentatif des marchés à coût de transaction endogène. Des recherches sont aussi développées sur l’analyse les plateformes de finance participatives dont le but est de faciliter la levée de fonds propres (« Equity Crowdfunding »).

 

3 – Mondialisation et Développement économique

Les travaux menés dans ce programme structurant portent sur l’impact de l’intégration internationale et des accords commerciaux  sur la croissance. Plus spécifiquement, des travaux modélisent l’impact du type de spécialisation internationale adoptée par les différents pays sur leurs performances. Est-ce qu’une amélioration de la spécialisation commerciale issue d’une augmentation de la qualité, de la sophistication ou du contenu en valeur ajouté des exportations est toujours possible et bénéfique aux pays en développement ? La question de l’impact des transferts des migrants sur les pays d’accueil et d’origine fait aussi l’objet d’analyses. Enfin, un dernier axe de recherche porte sur l’impact des transferts technologiques au niveau international et le changement structurel sur la productivité globale des facteurs.

 

4 – Economie de la connaissance, Productivité et Bibliométrie

A l’instar des transformations observées dans la plupart des pays d’Europe continentale, le paysage universitaire français a subi une transformation profonde au cours de ces vingt dernières années. La bibliométrie a été introduite pour, d’une part, mesurer la productivité individuelle des chercheurs et pour, d’autre part, fournir des incitations à accroître la qualité de la recherche et donc l’innovation. Le système français adopte ainsi progressivement les normes anglo-saxonnes qui visent à « récompenser » les publications à haut potentiel en encourageant la mise en concurrence des universitaires pour obtenir le financement de leurs travaux de recherche. Au sein du programme, une première série de travaux porte sur l’étude de l’impact de ces changements institutionnels sur la productivité individuelle des chercheurs en France. Une seconde thématique aborde la question de la constitution des réseaux de chercheurs. En effet, l’existence d’interactions sociales est au cœur de l’activité de recherche. Les chercheurs collaborent afin de coécrire des articles scientifiques ce qui facilite le développement de nouvelles idées. L’accès à des idées nouvelles et originales peut à son tour aider les chercheurs à être plus productifs. Cependant, le réseau peut aussi révéler la qualité individuelle intrinsèque d’un chercheur. La première explication implique une relation causale allant du réseau de co-auteurs vers la productivité d’un chercheur ; tandis que la seconde n’implique aucune causalité. Connaître le sens de la causalité est une question importante pour les décideurs publics qui voudrait optimiser la répartition des financements nationaux au niveau local.

 

Évènements probants et recherches marquantes

Les chercheurs de l’axe MAFIM participent au Labex MME-DII, (Modèles Mathématiques et Économiques de la Dynamique, de l’Incertitude et des Interactions).  Depuis 2012, ce Labex co-organise chaque année avec des chercheurs membres de l’axe MAFIM les Journées d’Econométrie Appliquée à la Macroéconomie (JEAM). Le but de ce colloque est de confronter les travaux récents en économétrie appliquée sur un sujet déterminé.  Ce choix permet, par conséquent, de rassembler les chercheurs les plus en pointe sur une question d’actualité macroéconomique. Une partie de l’’animation scientifique de l’axe MAFIM est organisée autour de la préparation de cette manifestation annuelle. Au-delà des séminaires internes à l’axe (séminaire doctoral notamment), le développement de l’axe  s’inscrit également dans le cadre d’une nouvelle journée d’étude autour de la thématique de l’économétrie financière : la Journée d’Econométrie financière (JEFI).