Ce travail a pour objet de relire l’histoire de l’Etat providence français à la lumière de la théorie d’un Etat prédateur. On oppose une approche de la protection sociale portée par l’Etat où la protection est un instrument de la prédation à une approche qualifiée de « La sociale » dominée par un « citizen welfare » et axée sur un auto gouvernement des individus. L’Etat providence est l’aboutissement de la guerre de masse moderne et la politique sociale (notamment la politique de population) est orientée vers les besoins de la guerre. Cependant bien qu’elle soit en partie le résultat de la guerre, la protection sociale trouve aussi ses racines en France dans l’affirmation d’un bien être porté par les citoyens eux-mêmes et non par l’Etat. Les origines de cette exception française remontent à la commune de 1871 et se poursuivent par la création du régime général de sécurité sociale en 1945/1946. On montrera que toute l’histoire de l’Etat-providence français consiste à se réapproprier le bien-être citoyen autogéré par un processus de réformes engagées à partir de 1947. Ce mouvement d’étatisation du “citizen welfare”, en plus de constituer une dépossession du pouvoir politique d’auto-gouvernement des citoyens, s’est accompagné de la marchandisation des politiques sociales.
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